mardi 1 décembre 2009


"La Terrasse" - décembre 2009

Les guérilleros du Théâtre Aleph et leur compañero Adel Hakim se retrouvent dans une pièce délirante, drôle et caustique qui sous couvert d’un procès théâtral, met l’époque en accusation… Comme toujours quand on passe la porte du Théâtre Aleph, on pénètre dans un monde incroyable, atypique, qui a tout d’un phalanstère bricolé où Oscar Castro déambule en robe de chambre et accueille chaque spectateur de son inimitable faconde, où le chat et la sublime Sylvie Miqueu circulent entre les coussins, où l’alcool et la nourriture sud-américaine émoustillent les esprits et les papilles, où les murs sont recouverts de maximes capitales, où tout est cadeau, faste fraternel et camarade parce que, comme le dit le taulier des lieux « ça, c’est une joie que les maîtres du monde ne connaîtront jamais » ! Le Théâtre Aleph continue donc sa résistance joyeuse et déconnante, grondante d’une colère mâtinée de tendresse et fabrique des spectacles artisanaux, à la fois dingues et désopilants, foutraques et révolutionnaires. Pour ce nouvel opus, « une tragi-comédie pirandellienne », Adel Hakim rejoint ses compagnons du Théâtre Aleph pour narrer les aventures métropolitaines du malheureux José Miranda… fermé sur les quais de la station Assemblée-Nationale, le dramaturge José Miranda – Oscar Castro tel qu’en lui-même – papote avec son ami Adel Hakim. Une farce plaisante pour endiguer le marasme. Mais c’est le diable qui a pris l’apparence de ce dernier et Miranda prend s qu’il est convoqué à une espèce d’anticipation du Jugement dernier où comparait avant lui Mère Teresa, appelée à rendre des comptes sur ses doutes quand à la réalité de la vie éternelle. Veste en skaï serpentin sur le dos, micro à la main et girls sulfureuses en assistantes, Adel Hakim campe en liberté un diable iconoclaste et érotomane qui pousse le pauvre Miranda à avouer ses crimes. Quels sont-ils et quels sont les griefs de la société contre Castro et son amour forcené du théâtre ? Croire aux vertus politiques et émancipatrices de cet art, croire en l’homme, en l’espoir, en la liberté et la fraternité. Et chose étonnante et un peu grinçante pour une fois, un soupçon d’amertume et de désillusion perce dans le texte d’Oscar Castro, peut-être parce que l’époque et la société ne croient justement plus en ces valeurs… Castro est un rêveur mais il est aussi lucide : il dit ses inquiétudes politiques mais continue à oeuvrer, sa pratique d’un théâtre communautaire pour tous le retenant sur les pentes du cynisme et du désenchantement. Pour tout ça, mais aussi pour rire à cette farce jubilatoire rondement menée, nécessité il y a à découvrir ou redécouvrir le maquis du Théâtre Aleph !

Catherine Robert pour La Terrasse, publication Décembre 2009

mercredi 25 novembre 2009

"Ivry, ma ville" - novembre 2009

Une pièce d’Oscar Castro, du théâtre Aleph, mise en scène par Adel Hakim, du Théâtre des quartiers d’Ivry, dans laquelle les deux jouent : un auteur en perdition et son double diabolique… José Miranda, homme de théâtre rongé par la vanité et la culpabilité, se retrouve enfermé dans la station de métro Assemblée nationale avec son ami Adel Hakim. Ce lieu incongru devient, sous le regard médusé de José, un enfer habité par des personnages étranges dont le Diable, qui prend les traits d’Adel... Assigné devant un tribunal farfelu au côté de la Mère Teresa, l’auteur réalise qu’il est en réalité enfermé dans sa propre pièce de théâtre et accusé par lui-même d’un crime qu’il n’a pas commis! «Le rapport réalité/fiction, le théâtre dans le théâtre, sont des notions qui m’ont toujours obsédé, mais avec ce texte, je suis allé très loin dans ma réflexion», affirme Oscar Castro. L’aventure de La nébuleuse vie de José Miranda a commencé au printemps 2009, quand l’auteur propose à Adel Hakim, directeur du Théâtre des quartiers d’Ivry, avec qui il avait travaillé, en France et au Chili, sur Le 11 septembre de Salvador Allende, de le mettre en scène. «En réalité, c’est un travail commun. Sur le plateau je le dirige, il me dirige, et nous dirigeons les comédiens de sa troupe», précise Adel. Tout en ayant la verve comique caractéristique du théâtre d’Oscar Castro, la pièce traite de questions de fond sur le pouvoir, la justice, la religion. Peut-on faire un théâtre révolutionnaire aujourd’hui? José Miranda, dans le flou de sa situation, est tiraillé par ces questions…

Laëtitia Di Stefano pour Ivry ma ville

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"Artistik Rézo" - novembre 2009

L'auteur de la pièce, Oscar Castro, interprète le rôle de José Miranda. Le rapprochement entre le personnage et le dramaturge chilien est inévitable. Ce dernier a exploité avec délectation, tout au long de cette tragi-comédie pirandellienne, la mise en abîme et les rapports entre réalité et fiction, « essence et apparence ».

« La nébuleuse vie de José Miranda » est un délire fantasmagorique dans lequel on se laisse volontiers aspirer. A l'issue des deux procès, le cerveau en surchauffe mais le sourire aux lèvres, on s'interroge, comme Miranda un peu plus tôt : Où se trouve la vérité ?


Sénami Juraver pour "Artistik Rézo"

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"Boulevard Francolatino" - novembre 2009

Tout les rassemble : l’amour du Théâtre, le domicile de leurs compagnies et une complicité qui n’en est pas à son coup d’essai. Mon premier est Adel Hakim, acteur, metteur en scène et directeur du Théâtre des Quartiers d’Ivry. Mon second, Oscar Castro, itou. Mais du Théâtre Aleph, installé lui aussi depuis belle lurette à Ivry-sur-Seine. Cette fois-ci le franco-égyptien et le franco-chilien se retrouvent pour nous racconter La nébuleuse vie de José Miranda. Une pièce écrite par le second, mise en scène par le premier et jouée par tous les deux avec, en prime, la joyeuse troupe de l’Aleph. Dans cette tragi-comédie pirandellienne José Miranda (Oscar Castro), joue le rôle d’un homme de théâtre rongé par la vanité et la culpabilité, qui rate le dernier métro et se retrouve enfermé dans la station Assemblée Nationale avec son ami ...Adel Hakim.
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